Novembre 1991: Un Marocain en Antarctique
Je voulait partager sur le Web les photos de mes voyages durant les années 90 en Antarctique depuis longtemps mais ce projet a toujours été reculé pour différentes raisons...
Je démarre ce blog au sujet de la première expédition et je le compléterai avec des photos et infos au sujet des trois autres expéditions...
L'eau est une ressource très rare en Antarctique (bien que l'on soit sur les centaines de mètres de glace) et le climat (qui peut changer a tout instant) rythme notre mode vie. Dans un sens, c'est pareil qu'au Sahara ...les extrêmes ont souvent des similitudes.
Durant la première expédition en Antarctique à laquelle j'ai participé en Novembre 1991, je n'avais pas encore passé ma thèse. J'étais en troisième année de Doctorat à Toulouse et j'avais quasiment assez de matière pour la soutenir avec l'étude sur l'amélioration des performances des détecteurs de rayonnement gamma en Germanium et sur l'analyse des données de l'expérience HEXAGONE qui avait observé la SuperNova SN1987A et le centre de notre galaxie.
J'avais donc du temps pour participer à la construction de l’instrument HIREGS et surtout pour participer à la première expédition pour observer les éruptions solaires en vol ballon longue durée en Antarctique avant de revenir rédiger et soutenir la thèse et partir en PostDoc à Berkeley.
A cette époque les opérations en Antarctique que finance la National Science Foundation étaient encore gérées totalement par l'US Navy sous le nom de code 'Deep Freeze'. Cela a changé, une grande partie des opérations est actuellement sous-traité à des entreprises privés. Les risques étaient mesurés bien sure mais la vie en Antarctique nécessite un minimum de discipline et surtout un bonne santé. Il a fallu donc participer à plusieurs réunions d'orientation avec des militaires et passer par un grand nombre de tests médicaux.
A 27 ans, l'aventure était trop tentante, les risques et les contraintes participaient à rendre le défit plus intéressant...
Après un long voyage de Toulouse à McMurdo en passant par la base de NASA/NSBF à Palestine (Texas) pour intégrer l'instrument avec le système de navigation et de communication fourni par NASA, puis par Christchurch en Nouvelle Zélande pour attendre notre tour pour le vol vers le Ross Ice Shelf en Hercules C130 équipé de ski, seul moyen d'accéder et de repartir rapidement du continent de glace. Sinon, c'est le voyage en bateau qui dure plusieurs semaines; l'équipement et le personnel s'est retrouvé à Willy Fields, unique aéroport permanent en Antarctique à quelques kilomètre de l'ile de Ross qui abrite les bases McMurdo des États Unis et Scott Base de la Nouvelle Zélande.
L'Antarctique est un continent de la taille de l’Amérique du Nord et plus grand que l'Europe, quasiment inconnu jusqu'en 1957-58 suites aux campagnes internationales de Géophysique . Il est couvert à 98% par le la glace d'une épaisseur moyenne de 2000 mètres. Il joue un rôle majeur dans le développement du climat à l'échelle de la Terre. Aucune nation ne possède le continent Antarctique en totalité ou en partie (donc pas besoin de passeport et encore moins de visa pour y aller!).
Il est régi par un traité international qui fait de ce continent unique une zone de Paix réservée exclusivement à la recherche scientifique. L'Antarctic Treaty a été signé par 45 états (le Maroc n'est pas signataire) et il banni toute activités militaire sur le continent. Ce traité a été le premier accord de contrôle d'armement signé durant la Guerre Froide.
Le continent Antarctique jouit d'un statut particulier dans notre monde où les conflits territoriaux sont malheureusement encore nombreux: Il appartient à toute l'Humanité et les armes y sont interdites.
Lors du premier voyage, j'ai évidement emporté avec moi le drapeau du Maroc... Un an plus tard, durant mon deuxième voyage au Pôle Sud, un Dossier Spécial "Un Marocain en Antarctique" a été publié par Le Matin du Sahara et du Maghreb Magazine [No7987 du 6-12 Décembre 1992]
(Insert transcript of article)
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HIREGS est un satellite expérimental d'observation de l'Univers dans le domaine des rayons Gamma. Les technologies développées dans le cadre de ce projet ont été utilisées sur les satellites HESSI et INTEGRAL, missions de NASA et ESA respectivement qui ont observé les explosions solaires et les objets les plus étonnants de l'Univers (Gamma-Ray Bursts, Trous Noirs, Étoiles à Neutron, Pulsars...).
Je démarre ce blog au sujet de la première expédition et je le compléterai avec des photos et infos au sujet des trois autres expéditions...
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Désert de glace...
L'eau est une ressource très rare en Antarctique (bien que l'on soit sur les centaines de mètres de glace) et le climat (qui peut changer a tout instant) rythme notre mode vie. Dans un sens, c'est pareil qu'au Sahara ...les extrêmes ont souvent des similitudes.
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D'abord un peu d'histoire...Durant la première expédition en Antarctique à laquelle j'ai participé en Novembre 1991, je n'avais pas encore passé ma thèse. J'étais en troisième année de Doctorat à Toulouse et j'avais quasiment assez de matière pour la soutenir avec l'étude sur l'amélioration des performances des détecteurs de rayonnement gamma en Germanium et sur l'analyse des données de l'expérience HEXAGONE qui avait observé la SuperNova SN1987A et le centre de notre galaxie.
J'avais donc du temps pour participer à la construction de l’instrument HIREGS et surtout pour participer à la première expédition pour observer les éruptions solaires en vol ballon longue durée en Antarctique avant de revenir rédiger et soutenir la thèse et partir en PostDoc à Berkeley.
A cette époque les opérations en Antarctique que finance la National Science Foundation étaient encore gérées totalement par l'US Navy sous le nom de code 'Deep Freeze'. Cela a changé, une grande partie des opérations est actuellement sous-traité à des entreprises privés. Les risques étaient mesurés bien sure mais la vie en Antarctique nécessite un minimum de discipline et surtout un bonne santé. Il a fallu donc participer à plusieurs réunions d'orientation avec des militaires et passer par un grand nombre de tests médicaux.
A 27 ans, l'aventure était trop tentante, les risques et les contraintes participaient à rendre le défit plus intéressant...
Après un long voyage de Toulouse à McMurdo en passant par la base de NASA/NSBF à Palestine (Texas) pour intégrer l'instrument avec le système de navigation et de communication fourni par NASA, puis par Christchurch en Nouvelle Zélande pour attendre notre tour pour le vol vers le Ross Ice Shelf en Hercules C130 équipé de ski, seul moyen d'accéder et de repartir rapidement du continent de glace. Sinon, c'est le voyage en bateau qui dure plusieurs semaines; l'équipement et le personnel s'est retrouvé à Willy Fields, unique aéroport permanent en Antarctique à quelques kilomètre de l'ile de Ross qui abrite les bases McMurdo des États Unis et Scott Base de la Nouvelle Zélande.
L'Antarctique est un continent de la taille de l’Amérique du Nord et plus grand que l'Europe, quasiment inconnu jusqu'en 1957-58 suites aux campagnes internationales de Géophysique . Il est couvert à 98% par le la glace d'une épaisseur moyenne de 2000 mètres. Il joue un rôle majeur dans le développement du climat à l'échelle de la Terre. Aucune nation ne possède le continent Antarctique en totalité ou en partie (donc pas besoin de passeport et encore moins de visa pour y aller!).
Il est régi par un traité international qui fait de ce continent unique une zone de Paix réservée exclusivement à la recherche scientifique. L'Antarctic Treaty a été signé par 45 états (le Maroc n'est pas signataire) et il banni toute activités militaire sur le continent. Ce traité a été le premier accord de contrôle d'armement signé durant la Guerre Froide.
Le continent Antarctique jouit d'un statut particulier dans notre monde où les conflits territoriaux sont malheureusement encore nombreux: Il appartient à toute l'Humanité et les armes y sont interdites.
Nous devons tout mettre en œuvre pour lui préserver ce statut.
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Lors du premier voyage, j'ai évidement emporté avec moi le drapeau du Maroc... Un an plus tard, durant mon deuxième voyage au Pôle Sud, un Dossier Spécial "Un Marocain en Antarctique" a été publié par Le Matin du Sahara et du Maghreb Magazine [No7987 du 6-12 Décembre 1992]
(Insert transcript of article)
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HIREGS est un satellite expérimental d'observation de l'Univers dans le domaine des rayons Gamma. Les technologies développées dans le cadre de ce projet ont été utilisées sur les satellites HESSI et INTEGRAL, missions de NASA et ESA respectivement qui ont observé les explosions solaires et les objets les plus étonnants de l'Univers (Gamma-Ray Bursts, Trous Noirs, Étoiles à Neutron, Pulsars...).
HIREGS a aussi été une plateforme de test de nouvelles technologies de détection et d'imagerie des rayonnements Gamma en Astrophysique. Donc, durant les années 1990, j'ai participé au design et a la fabrication de ces deux instruments basées sur les technologies développées et testées sur HIREGS, Le satellite HESSI a été lancé en Février 2002 par une fusée Pegasus et il a été opérationnel 16 ans, 6 mois et 10 jours; et le satellite INTEGRAL a été lancé en Octobre 2002 par une fusée Ariane et il a été opérationnel 20 ans, 11 mois et 23 jours.
HIREGS a été lancé quatre fois en Antarctique durant les années 90s et a fait plusieurs fois le tour de la Terre sous un ballon stratosphérique. La participation à ces quatre missions m'a permis de découvrir à chaque fois un peu plus ce continent de glace et la région du Pacifique Sud (la Nouvelle Zélande est un pays remarquable!)
Lorsque le ballon atteint un altitude d'environ 42 km, il a un volume équivalent à un stade de football et il est au dessus de 99% de l'atmosphère. On peut alors mesurer les rayonnements X et gamma qui sont bloqués par l'atmosphère. Les ballons stratosphériques restent un moyen d’accès à l'espace moins coûteux que la fusée pour le poids transporté .
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Les équipes de UC Berkeley, UC San Diego et NASA/NSBF après quelques semaines de travail en Antarctique lors de la deuxième mission (1994/95) avec le satellite expérimental HIREGS sur le véhicule de lancement.
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L'instrument était transporté par avions équipés de ski de la NSF et monté entièrement à Willy Fields dans une tente chauffée, près de la base Mc Murdo sur le Ross Ice shelf, un glacier de la taille du Maroc.
L'équipe de l'University of California, Space Sciences Laboratoy (SSL) à Berkeley et Center for Astrophysics and Space Sciences (CASS) à San Diego, maître d'oeuvre de l'expérience HIREGS pour le compte de NASA. De gauche à droite: Jim "Gang Ho" Billups, Lord Steve McBride, Dan "chips" Schickele, Sir Henry Primbsch, Dr Mike Pelling, "Saint" Paul Feffer, Bob Lin (The Boss) et Said Slassi.
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HIREGS a été lancé quatre fois en Antarctique durant les années 90s et a fait plusieurs fois le tour de la Terre sous un ballon stratosphérique. La participation à ces quatre missions m'a permis de découvrir à chaque fois un peu plus ce continent de glace et la région du Pacifique Sud (la Nouvelle Zélande est un pays remarquable!)
Lorsque le ballon atteint un altitude d'environ 42 km, il a un volume équivalent à un stade de football et il est au dessus de 99% de l'atmosphère. On peut alors mesurer les rayonnements X et gamma qui sont bloqués par l'atmosphère. Les ballons stratosphériques restent un moyen d’accès à l'espace moins coûteux que la fusée pour le poids transporté .
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Les équipes de UC Berkeley, UC San Diego et NASA/NSBF après quelques semaines de travail en Antarctique lors de la deuxième mission (1994/95) avec le satellite expérimental HIREGS sur le véhicule de lancement.
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L'instrument était transporté par avions équipés de ski de la NSF et monté entièrement à Willy Fields dans une tente chauffée, près de la base Mc Murdo sur le Ross Ice shelf, un glacier de la taille du Maroc.
L'équipe de l'University of California, Space Sciences Laboratoy (SSL) à Berkeley et Center for Astrophysics and Space Sciences (CASS) à San Diego, maître d'oeuvre de l'expérience HIREGS pour le compte de NASA. De gauche à droite: Jim "Gang Ho" Billups, Lord Steve McBride, Dan "chips" Schickele, Sir Henry Primbsch, Dr Mike Pelling, "Saint" Paul Feffer, Bob Lin (The Boss) et Said Slassi.
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